Douala : les Bamena exorcisent les démons de la division

Les démons de la division se sont-ils définitivement rapetissés au sein de la communauté Bamena de Douala ? Difficile de le dire. Toujours est-il que samedi 17 avril 2010, hommes et femmes Bamena du Wouri se sont massivement donnés rendez-vous à l’esplanade du collège Saint Michel non loin des locaux du Bataillon blindé de la reconnaissance (BBR). C’était à la faveur de la double cérémonie de la célébration des 10 ans d’unité et l’installation du bureau exécutif du comité de coordination des Bamena de Wouri. Pour la circonstance, Sa Majesté Alexandre Njoukwé n’était pas seule.

Le monarque s’est fait accompagné de son frère, Sa Majesté Roger Kemadjou, roi des Bahouoc. Ce samedi en effet, la cérémonie prévue pour 9 h30 n’a véritablement commencé qu’à 11 précises du fait d’un désordre dont a fait montre le comité d’organisation. « L’unité est une réalité construite jour après jour par les Hommes qui y croient fermement. L

es dissensions observées dans le passé se sont désormais tues. Les stigmates du passé sont révolus. Nous avons tourné le dos au passé. Nous sommes assurément sur la bonne voie. Beaucoup de choses ont été faites mais il reste qu’il y a encore à faire et à parfaire. Vous devez rester très vigilant vis-à-vis des nostalgiques de la dissension. Je vous demande d’enraciner dans vos mœurs le respect des aînés et les règles établies » recommandera Sa Majesté Alexandre Njoukwé aux Bamena de Douala qui, le 13 mai 2000, s’étaient déjà réunis en cette même esplanade du collège Saint Michel « pour mettre un terme à 32 ans de discorde ». Outre ces recommandations, ô combien importantes faites par le chef supérieur Bamena, celui-ci a invité les uns et les autres à taire toutes querelles pouvant mettre en mal l’unité tant recherchée et acquise de hautes luttes par la communauté Bamena du Wouri.

« 10 ans après, j’ai le sentiment que vous avez bien travaillé. Je vous encourage d’aller de l’avant. J’ai souvenance comme beaucoup d’entre vous que c’est sur ces lieux que nous avons chassé les démons de la division au sein de la grande famille Bamena. J’encourage la détermination des enfants à consolider cette paix. Je vous invite à garder jalousement cette paix et de ramener les uns et les autres à un dénominateur commun : le développement du peuple Bamena dont j’en ai fait un axe majeur de mon règne » se souvient-il. Ce souvenir, le chef supérieur Bahouoc n’en est pas prêt d’oublier. « Je suis venu accompagner mon frère et ami le chef supérieur Bamena qui est par ailleurs mon grand père. Déjà il y a ce lien familial et ensuite j’ai été témoin, il y a dix ans, des bribes et des prémices de cette réconciliation. Je suis heureux de venir dix ans après constater que l’unité est effective » annoncera-t-il.

Blaise-Pascal Dassié, Le Messager du 5 mai 2010